Isabelle Ferrari, vice-championne d’Europe à Madère : la persévérance récompensée

Isabelle Ferrari s’est envolée pour Madère afin de participer au championnat d’Europe de saut à la perche. Avec un objectif clair en tête et un entraînement minutieux derrière elle, la perchiste française s’est préparée à affronter les meilleures européennes et à défendre ses chances sur le sautoir.

Arrivée mardi matin sur l’île de Madère, Isabelle Ferrari savait déjà que cette nouvelle aventure européenne ne serait pas de tout repos. Son sac de perches à la main, après deux heures d’attente à l’aéroport et une installation improvisée sur le toit de sa voiture de location, l’athlète française donnait le ton : prête à tout pour vivre pleinement cette compétition européenne de saut à la perche.

Une fois les perches déposées au stade, les dossards récupérés et le site repéré, Isabelle profite de quelques heures de repos bien méritées avant de goûter à la douceur d’un village côtier.
Le lendemain, journée sans compétition, elle en profite pour faire une séance de décrassage et quelques sauts sur le sautoir. L’après-midi, elle part à la découverte de Funchal, la ville principale de l’île, avant de retrouver le stade le jeudi pour encourager les autres perchistes françaises.
C’est ce jour-là qu’elle découvre un tapis de réception endommagé, un trou béant d’une trentaine de centimètres. Plutôt que de s’en inquiéter, Isabelle agit. Elle aide le jury à retourner le surtapis et à replacer les éléments du sautoir. Un geste à son image :  impliquée dans le bon déroulement de la compétition pour tous.

Les deux jours suivants sont consacrés à la découverte de l’île, entre villages du nord, piscines naturelles et préparation de son matériel. Après une nuit de neuf heures de sommeil, Isabelle se sent prête. Samedi matin, elle arrive au stade à 9h, retrouve les perchistes françaises venues concourir à la même heure, et partage son échauffement avec l’Italienne Barbara Capellini, complice des podiums européens.

Le concours débute avec un léger retard, mais l’énergie est là. Portée par les encouragements des Français présents, notamment Fabien Plaisant — champion du monde et d’Europe en titre — Isabelle retrouve ses sensations. Dès les sauts d’échauffement, elle parvient à utiliser une perche plus dure.

Le concours s’enchaîne : 2,50 m, 2,70 m, 2,80 m, 2,90 m… La Suédoise ne passe la barre qu’à son troisième essai. Le titre semble accessible. Isabelle, déjà vice-championne à 2,70 m, s’élance pour 3,00 m. Troisième essai : la barre tient ! Une délivrance. C’est la première fois depuis l’été qu’elle repasse cette hauteur. La joie est immense.
À 3,10 m, elle tente le tout pour le tout. Cette barre, synonyme de record de France, lui échappe de peu. La Suédoise l’ayant franchie au premier essai, le titre européen lui revient. Mais Isabelle le sait : elle a livré un concours solide. « Je suis extrêmement satisfaite. J’ai fait le job, je suis à ma place. Il faut que je sois patiente et persévérante, je sais que je peux aller plus haut », confie-t-elle.

Après son concours, elle reste au stade pour encourager ses amies perchistes, dont Barbara Capellini, deuxième en catégorie W45, et la Française Elisabetha Ribeiro, première. Ensemble, elles savourent ces médailles européennes autour d’une bière bien méritée avant de monter sur le podium.
La soirée se prolonge avec l’équipe de France. Isabelle restera encore quelques jours à Madère, cette île aux paysages contrastés, pour explorer les montagnes et redescendre peu à peu de cette aventure intense.

Vice-championne d’Europe, Isabelle Ferrari a prouvé une fois encore qu’au-delà des hauteurs franchies, c’est la passion qui fait les plus beaux sauts.

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