Pas de repos pour Chablais insertion

Chablais insertion a intégré la Ressourcerie dans la zone de Marclaz.
A Amphion, il ne reste que les équipes des espaces verts.
Le 26 juin 2023 voyait l’heure du bilan d’une première année d’exercice, au sein de la Ressourcerie, lors de l’assemblée générale de l’Association.

Chablais insertion, l’Atelier Re-Née, la R’mize et la Ressourcerie.
Le pôle Ressourcerie, grande surface du recyclage située en zone industrielle de Marclaz, a été ouverte au public en octobre 2022. Elle compte trois associations :

  • La R’mize a la responsabilité du bâtiment et la charge de récolter les déchets dans les déchèteries pour les transmettre aux deux autres associations, afin de valoriser chaque élément.
  • Chablais insertion est spécialisée dans la valorisation du mobilier
  • L’Atelier Re-née est spécialisé dans la revalorisation des éléments en textile.

AG CHABLAIS INSERTION

L’économie circulaire en 2023, c’est 36 tonnes de déchets, soit 22 564 articles que les gens ont jeté en déchèterie. Ils ont été récupérés, remis en état et revendus au public.

Rapport moral : Astrid

« Nous ne nous reposons jamais sur nos acquis, nous cherchons constamment à innover » . Les premiers mots de la présidente Astrid Baud-Roche promettent une assemblée générale dense. Elle explique « toujours devoir trouver un nouveau process pour répondre aux besoins, et également pour s’adapter aux évolutions règlementaires. Une innovation basée sur l’inventivité, sur la mise en œuvre d’idées parfois folles… » mettant en avant la Ressourcerie comme exemple principal en 2023. Mais elle prévient « qu’il ne faut pas s’empêcher de rêver » et se justifie par de nouveaux projets qui se sont déjà mis en route en 2024.

Rapport d’activité : Yann

Yann, le directeur, rappelle que « l’insertion, qui pouvait paraître anecdotique et un petit peu à la marge il y a 20 ou 30 ans, commence à devenir un secteur économique comme un autre », en prenant pour exemple les 294 000 emplois que le secteur représente en Rhône-Alpes, soit 13% de l’emploi salarié.
Le directeur et toute l’équipe insistent fortement « nous ne faisons pas de l’assistanat, c’est la personne qui est maître de son destin. Si elle ne met rien en œuvre, il ne se passera rien ».
L’équilibre du budget se fait, en partie, par la rémunération des travaux de paysagiste qui sont réalisés dans beaucoup de communes, et aussi les entreprises dont certaines avec des dons en matériels.

Yann remarque qu’aujourd’hui, il a un public toujours plus en difficulté, qu’il explique en partie par le plein emploi. « Les plus en difficulté restent sur le marché de l’emploi, affirme-t-il. Ces gens-là viennent chez nous et nous leur proposons un parcours d’insertion ».

. Un contrat de travail avec un accompagnement professionnel

  • Peindre un mur, tondre, débroussailler, rénover des meubles…

. Un accompagnement social et professionnel, avec

  • Roseline : accompagnatrice socioprofessionnelle
  • Catherine : projet professionnel
  • Lamiel : santé et psychologie
  • Les encadrants

85% des personnes à Chablais Insertion ont un niveau en dessous du BEP ou CAP.
Les problématiques repérées sont principalement la santé et l’estime de soi, mais aussi les difficultés de déplacement, pour un public sans voiture, avec des horaires de bus qui sont mal coordonnés, surtout lorsqu’il faut franchir la Dranse…

Accompagnement social : Roseline

En premier lieu, Roseline demande à la personne ce qu’elle voudrait, avant de prévoir l’accompagnement nécessaire. « Après, explique Roseline, c’est tout une équipe qui se met en œuvre. Chaque projet étant différent, il nous faut nous adapter en gardant en tête que les personnes ont besoin d’être soutenues, pas d’être enfoncées ».

Mais pour les miracles, ce n’est pas à elle qui faut demander, rappelant fortement « on peut proposer un emploi mais on ne peut pas proposer un logement ».

Accompagnement psychologique et la santé : Lamiel

Lamiel reçoit tout le monde au moins une fois. Certains sont demandeurs pour d’autres rencontres. Si des suivis psychologiques se mettent en place, c’est suite au premier rendez-vous quelle instaure systématiquement. « Certaines personnes ont déjà des suivis psychiatriques ou psychologiques avant d’arriver chez nous, confirme Lamiel. Chez d’autres, les rendez-vous permettent de détecter des handicaps non dévoilés par la personne qui se trouve loin des médecins. 15% sont RQTH (Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé) ».

Pour ceux qui ont des problèmes d’addictologie, d’estime de soi, Lamiel est convaincue que la solution passe par la mise au travail, la rencontre avec d’autres.

Accompagnement professionnel : Catherine

L’accompagnement professionnel passe après la levée des freins que citait Roseline plus haut dans le texte.

Ce n’est qu’après que Catherine intervient pour s’occuper de l’immersion professionnelle de la personne. « C’est la possibilité pour elle, soit de découvrir un métier ou un domaine d’activité, soit de confirmer un projet professionnel, voire de se profiler pour un pré recrutement ».

Une aide est ainsi apportée pour avoir son CV en ordre, sa lettre de motivation, la capacité de faire la démarche de prendre rendez-vous avec une entreprise, de passer un entretien… « C’est un travail pour mettre la personne dans une dynamique de recherche d’emploi, explique Catherine. Les résultats ne sont pas toujours immédiats, mais le passage à Chablais Insertion c’est aussi une petite graine qu’on a semée et qui va germer plus tard ».

Encadrement : Christophe

« A l’atelier meubles, se réjouit Christophe, nous aidons les salariés à s’épanouir, à s’exprimer en travaillant sur des objets récupérés par la R’mize. Tout est permis avec la customisation, que ce soit le recyclage de meubles, des lampes réalisées à partir de vieux téléphones à cadran ou de pièces de vélo ». A Christophe de nous prouver ce qu’il avance en montrant les réalisations, comme une poubelle réalisée avec de vieux skis et des éléments de vélo.

Son imagination s’envole vers des objets qui seront faits avec des panneaux de signalisation des communes. Un appel est lancé aux mairies pour qu’elles pensent à Chablais Insertion quand elles renouvellent leurs panneaux de circulation.

Christophe montre ses réalisations
Coiffure : ???

Chablais Insertion recherche des coiffeurs ou coiffeuses qui pourraient se mobiliser, même qu’une demie journée ou quelques heures par semaine, pour faire bénévolement des coupes au salon social.

Projet 2024 : Astrid

Minibus
Suite aux difficultés pour venir à la Ressourcerie, Chablais Insertion a pris la décision d’acquérir un minibus, de l’équiper en bureau, et de se déplacer sur les chantiers pour faire l’accompagnement des personnes sur le lieu de travail. Une opération qui a eu le soutien financier de la préfecture de Haute-Savoie et de la Fondation ATMB (10 000€).

Transition énergétique
Les locaux de Publier ne sont pas isolés, ce qui entraine de mauvaises conditions de travail et des coûts élevés en énergie pour réchauffer l’hiver et refroidir l’été. Les économies envisagées permettront de développer nos projets d’insertion. Ils bénéficient d’une aide financière de 20 000€ de la Fondation caisse d’épargne.

Présentation de la Fondation Caisse d’Epargne RA

Don en énergie
Les panneaux solaires permettent de revendre l’électricité à EDF. L’association innove en disant « plutôt que de faire un don en numéraire, main-d’œuvre, matériel… faites un don d’énergie. Offrez vos Kw/h à Chablais insertion »

Une boutique à Evian
« Si tout va bien, annonce Astrid, dès cette année, une petite boutique pourrait s’ouvrir à Evian, dans laquelle on pourra trouver du très décoratif, design, des vêtements, du petit électroménager… ». Deux endroits sont à l’étude avec la préférence de celui se trouvant dans la rue Nationale.

La trésorerie : Sébastien

C’est avec le sourire que Sébastien présente les comptes de l’association. « La santé financière de l’association est saine, avance-t-il. Le chiffre d’affaires est en augmentation grâce à une bonne fidélité des partenaires et une activité intense ».

Bien qu’il soit convaincu que « pour 2024, ça va se poursuivre dans cette dynamique », il met en avant deux petits bémols :

  • « La SNCF a décidé d’arrêter l’entretien de la voix du Tonkin ». Une activité qui était réservée à Chablais insertion. Quel signe faut-il voir dans cet abandon ?
  • Des subventions sont en diminution, en particulier au niveau de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Une décision acceptée par l’association, puisque cette diminution servira à équilibrer les subventions entre les structures d’insertion de Rhône-Alpes et celles de l’Auvergne, qui étaient très faibles avant la fusion des deux régions.

Comme de coutume à Chablais Insertion, il faut profiter du verre de l’amitié pour échanger sur tous les sujets qui ont rendu cette AG très intense.

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